La belle histoire de la fondation Cultures à partager a débuté lors d’un voyage au Madagascar de Jeanne Blackburn. Dans le cadre de son périple, elle avait visité le Centre Jacques-Couture qui était complètement vide. De retour au Québec, la présidente de l’Assemblée nationale avait proposé à ses collègues députés de garnir les rayons du centre. L’objectif a été largement dépassé avec une récolte de 50 000 livres. Devant cette réponse, la Fondation des parlementaires québécois Cultures à partager a vu le jour l’année suivante. D’ailleurs, une très grande partie du conseil d’administration est formée par des députés. «Au départ, on ne pensait jamais que les résultats seraient aussi probants», raconte la coordonnatrice administrative du bureau de Chicoutimi, Lise Gagnon, qui a contribué à la mise sur pied de l’organisme en compagnie de Jeanne Blackburn.
Aujourd’hui, le petit bureau de Chicoutimi a fait des petits. Des centres de tri ont été ouverts dans les régions du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie, de Lanaudière et de la Montérégie. Depuis trois ans, la direction générale a été déménagée dans les locaux des archives nationales à Montréal et Jeanne Blackburn demeure très impliquée comme présidente-directrice générale.
Au fil du temps, la fondation a élargi son champ d’action. En plus de la distribution, les employés font également du recyclage de papier. Tout ce qui est recueilli est vendu au groupe d’économie sociale Coderr, ce qui permet de recueillir une somme intéressante. Depuis quelque temps, le centre offre également le déchiquetage de papier confidentiel fait par des gens assermentés. Bientôt, des ateliers de reliure seront également offerts.
Perles rares
Le local de la fondation Cultures à partager sur la rue des Oblats à Chicoutimi est une vraie pièce aux trésors que Lise Gagnon appelle son royaume. Lors d’une visite mercredi dernier, des livres de toutes sortes s’entassaient en prévision d’une vente qui se termine exceptionnellement ce dimanche. Lorsqu’il y a trop de bouquins en inventaire, Lise Gagnon organise une vente ponctuelle où il est possible de faire de véritables trouvailles à un prix plus que raisonnable. La coordonnatrice évalue elle-même la valeur des livres. Elle avoue fièrement qu’elle a reçu une formation de la part de l’historien Éric Tremblay. Son plus beau trésor cette semaine? Les trois tomes de «l’Histoire de la colonie française en Canada», publiés en 1875 dont Mme Gagnon a fixé le prix à 375$. Elle confiait même qu’elle avait déjà une bonne idée de l’identité du futur acquéreur.
Lise Gagnon raconte que la journée du samedi est réservée aux habitués de l’endroit. Ils sont une vingtaine qui se rencontrent toutes les semaines à la recherche de la perle rare. La coordonnatrice annonce que le groupe ne cesse de s’agrandir. «Quand les gens commencent à venir ici, ils deviennent vite des réguliers», lance-t-elle avec enthousiasme.
Texte de DAVE AINSLEY paru sur le site du journal Le Quotidien le 17 mai 2009.