Depuis la création de la fondation en 1997, 600 000 livres ont été redistribués dans 17 pays étrangers par l’entremise de 75 organismes africains non-gouvernementaux, tous en partenariat avec Cultures à partager.
Les nombreux projets ont été réalisés par l’intermédiaire de cinq centres de redistribution (Bénin, Burkina Faso, Haïti, Mali et Sénégal), qui ont tous été approuvés et appuyés par des instances politiques locales.
La population haïtienne a, pour sa part, eu droit environ à 160 000 bouquins depuis la naissance de la Fondation des parlementaires québécois.
«L’éducation est un droit. En soutenant l’alphabétisation et l’éducation par le livre et la lecture, la fondation contribue à fournir les assises indispensables au progrès social et au développement durable. Elle collabore ainsi à la reconstruction des bases du savoir auxquelles aspire tout être humain», avait déclaré, il y a 15 ans, l’ex-députée de Chicoutimi Jeanne L. Blackburn.
À l’époque, la présidente de la Commission permanente de l’éducation de l’Assemblée nationale du Québec, Mme Blackburn a convaincu ses anciens collègues députés d’amasser 5 000 livres pour la cause. La proposition de Mme Blackburn avait été lancée après un séjour à Madagascar à titre de représentante de la ministre de l’Éducation.
C’est finalement, 50 000 livres qui ont été amassés par ses confrères et consœurs. Un an plus tard, la Fondation des parlementaires québécois voyait le jour.
Ensemble, pour eux
Bien que la mission première de l’organisme soit d’aider à contrer l’analphabétisme à l’étranger tout en sensibilisant les gens d’ici à la coopération internationale, les besoins des Québécois ne sont pas pour autant mis de côté.
À la suite de la tragédie qui a gravement affecté la communauté de Lac-Mégantic, la maison-mère de Cultures à partager, située à Montréal, a mis en place une mission spéciale afin de leur venir en aide.
Résultat : 16 000 livres seront expédiés à la nouvelle bibliothèque municipal d’ici son ouverture prévue au mois de décembre. Outre ce récent projet, 10 000 livres ont été redistribués dans le réseau communautaire québécois.
Portrait régional
L’organisation a mis en place une structure permanente de collectes de livres située dans trois régions administratives du Québec: Montérégie (Longueuil), Bas-St-Laurent (Rimouski), Saguenay–Lac-Saint-Jean (Chicoutimi).
En mettant les pieds au centre de triage régional, situé sur la rue des Oblats à Chicoutimi, le constat est rapide: l’ambiance calme contraste avec le fouillis des livres empilés par dizaines de piles ici et là. Bien qu’ils aient à vivre avec des limitations intellectuelles ou sociales, les employés présents au boulot cette journée-là sont tous disciplinés, le nez dans leurs affaires, enjoués et concentrés. Un est assigné au triage de papier, tandis que l’autre s’occupe de dépouiller les couvertures rigides des livres désuets.
«Aujourd’hui il n’y a pas de musique, mais normalement on danse, on rit, on s’amuse, tout en travaillant», précise Jeanine Piquette qui exerce haut la main une tâche qui va au-delà de la gestion typique d’employés. Lorsqu’on s’aventure au fond du couloir, et qu’elle nous fait entrer dans son bureau, on comprend aussitôt que cette femme voit au bon fonctionnement de son environnement de travail.
«Je fonctionne avec l’être humain, je ne comprends pas pourquoi cette clientèle-là est trop souvent mise de côté, négligée […] par le passé j’ai eu à gérer du personnel régulier et pour rien au monde je n’échangerais mon équipe actuelle», confie celle qui admire l’intégrité de ses employés.
Pour sa part, Caroline Turbide s’affaire à recevoir et trier les romans qui iront au projet d’Haïti. «Je respecte ce que Montréal me demande», explique la responsable qui s’occupe principalement de la réception des livres en provenance des établissements donneurs.
Après avoir été triés et classés, ils seront expédiés à l’international. Les frais du transport relèvent de l’organisme situé à l’étranger.
Même si les institutions québécoises donnent généreusement, la réponse n’est pas suffisante par rapport aux besoins spécifiques des bénéficiaires du service. Cultures à partager secteur Saguenay–Lac-Saint-Jean lance présentement un appel à sa population afin de remédier à la situation.
«Si chaque citoyen donnait un seul livre, nous n’aurions plus le besoin d’avoir recours à des sollicitations par courriels deux fois l’an», conclut la directrice générale du centre de tri régional.