L’engagement communautaire d’Alfred Nolet ne s’est jamais démenti au cours de sa longue carrière au service des autres.
Déjà au début de sa carrière d’enseignant dans la région de Québec, il met ses talents d’organisateur au service des jeunes. Remarqué par les supérieurs de sa communauté, il est sollicité pour aller œuvrer outre-mer, notamment au Togo et au Cameroun. Dans ce dernier pays, il met sur pied, avec d’autres confrères, un collège technique. Frère missionnaire, comme on l’appelait à l’époque, il passe 18 ans de sa vie dans ces deux pays.
De retour au Québec dans les années ’60, il entreprend comme laïc, une carrière d’enseignant au primaire, à la Commission scolaire Jacques-Cartier. En parallèle à sa profession, il participe avec son âme sœur Françoise, à la création d’une caisse populaire, d’un comité des loisirs et d’un groupe de l’AFEAS à la paroisse St-Robert de Longueuil.
À sa retraite, ne pouvant demeurer inactif, il s’engage dans un projet grandiose pour les personnes aînées. Reluquant une école désaffectée dans le Vieux-Longueuil, il obtient des subventions nécessaires à son achat et à son aménagement qu’il réalise en grande partie de ses propres mains. De là est née la « Maison Le Réveil » où les personnes aînées y trouvent des ateliers de tissage, d’ébénisterie, de bridge, des salles de billard ainsi qu’une cuisine offrant un service de popote roulante. Aimant la vie et le plaisir, Alfred trouve toutes les bonnes occasions pour organiser, dans la salle communautaire, des soirées sociales où bouffe, musique et danse sont à l’ordre du jour.
Après 18 ans de loyaux services comme directeur général bénévole auprès de la « Maison Le Réveil », il tire sa révérence en pensant qu’il était temps de se reposer. Mais un autre défi l’attend, soit la création d’un point de service de Cultures à Partager en Montérégie. Suite à une rencontre avec Mme Jeanne Blackburn et Mme Cécile Vermette, Alfred décide de s’impliquer auprès de la Fondation des parlementaires québécois Cultures à partager.
Dès ce moment, il entreprend de recueillir, en utilisant son automobile personnelle et à ses frais, des caisses de livres un peu partout dans les environs. Au début, la Fondation débourse le coût d’un loyer pour entreposer les caisses de livres. Mais, ayant tôt fait le constat que l’argent n’était pas au rendez-vous, on doit abandonner l’espace servant d’entrepôt. Ne se laissant pas distraire par cette douloureuse aventure, Alfred entrepose les caisses de livres dans son entrée de cour, et s’achète des bâches pour protéger le tout contre les intempéries.
Après quelques mois, un nouveau local est loué sur le boulevard Ste-Foy à Longueuil. Alfred, avec la complicité de sa conjointe Françoise, décide d’investir personnellement dans l’achat d’un coupe-papier, d’une presse et des étagères, afin de donner un nouvel élan à un projet qui leur tient à cœur. Il recrute de nombreuses bénévoles au sein de l’AREQ et celles-ci l’accompagnent dans sa mission de sélectionner, de réparer et d’envoyer des volumes dans les pays francophones en voie de développement.
Depuis quelques années, il s’est retiré dans une résidence de personnes aînées. Mais attention, il est devenu le président du comité des usagers, et à 88 ans, il organise encore de nombreuses activités au profit des personnes aînées de son entourage.
Merci Alfred pour ton engagement indéfectible.
Pierre-Paul Côté
Texte paru sur le site de l’AREQ – Vieux-Longueuil http://vieuxlongueuil.areq.ca/hommages/noletalfred.html